Sommaire
La symptothermie mérite bien un petit guide pour s’y retrouver quand on veut démarrer… Vous trouverez ici, tout ce que vous avez besoin de savoir si vous souhaitez vous lancer dans l’aventure. Je vous partage mon expérience de plus de 14 ans de pratique personnelle et plus de 12 ans en tant que formatrice. Bonne lecture !
La sympto quoi ?
La symptothermie est une méthode d’observation du cycle menstruel qui peut s’utiliser en contraception où en conception. Quel est le principe ? C’est très simple ! Les personnes menstruées ne sont pas fertiles en permanence, loin de là ! Il ne suffit pas d’avoir un rapport sexuel pour tomber enceinte… Il faut avoir un rapport sexuel dans la bonne période du cycle ! Eh oui, car en réalité, nous avons toutes que 7 jours maximum par cycle où il est réellement possible de concevoir. Alors pourquoi prendre une contraception tous les jours si ce n’est pas franchement nécessaire ? Ou si l’objectif est de tomber enceinte, quand faut-il vraiment avoir des rapports pour que ça marche ?
La symptothermie est une méthode pour repérer les signes de fertilité produit par le corps. Elle permet ainsi de savoir très précisément quand les rapports sexuels peuvent aboutir à une grossesse et quand ils ne le peuvent pas.
LE SAVIEZ-VOUS ? La symptothermie existe depuis les années 60, quand il sentait bon les imprimés géographiques, la beatlemania et la conquête spatiale
Ce que la symptothermie n’est pas
Une méthode de contraception naturelle n’est pas forcément de la symptothermie
Quand on parle de symptothermie à des novices, le premier commentaire qu’on entend est très souvent : « ah mais c’est la méthode des températures ! ». Non, ça n’a rien à voir avec la méthode des températures… Cette dernière est née bien avant et ne prend en compte qu’un seul signe de fertilité : la température basale.
Il ne s’agit pas non plus de la méthode Ogino, appelé aussi « méthode du calendrier ». Cette contraception ne se base sur aucun signe de fertilité mais sur un calcul théorique du jour de l’ovulation.
Ce n’est pas non plus une méthode calculo-thermique. Celles-ci combinent la température basale et un calcul théorique des jours fertiles et existent depuis les années 50. On retrouve des versions plus modernes de ce modèle de contraception avec l’application Natural Cycles par exemple ou encore avec le boitier LadyComp.
Enfin, il ne s’agit pas non plus de la méthode Billings ou Creighton, qui se basent uniquement sur l’observation de la glaire.
Toutes ces techniques sont bien des contraceptions naturelles. Mais elles ont des règles d’application différentes de la symptothermie et sont toutes moins fiables que cette dernière.
Enfin, ce n’est pas non plus une méthode traditionnelle. Elle ne se transmets pas de mère à fille, et il faut être un minimum instruite pour la pratiquer.
Il ne s’agit pas non plus de symptothermie si…
J’entends parfois des personnes me dirent qu’elles pratiquent la symptothermie alors que dans les faits, ce n’est pas vraiment ça… Par exemple, elles n’observent que la glaire, ou ne prennent que leur température. Ou encore elles ne notent aucun signe, ni dans une application symptothermique, ni sur papier dans un cyclographe, mais gardent les infos « dans leur tête ». Parfois elles ne connaissent pas les règles d’interprétation ou d’observation et pratiquent davantage leur propre méthode. Faire de « l’à peu près », faire la méthode « à sa sauce » ou ne pas connaître réellement comment l’appliquer n’est tout simplement pas de la symptothermie.
Est-ce que la symptothermie est fiable ?
Laissons parler les chiffres
Savez-vous que l’OMS reconnait la symptothermie ? Elle lui donne un taux d’échec de moins de 1% pour une utilisation correcte. Comme pour toutes les méthodes de contraceptions analysées scientifiquement, il y a toujours 2 chiffres quand on parle de fiabilité. Un pour l’utilisation correcte et un autre pour l’utilisation typique. La « typique » représente une utilisation imparfaite de la contraception étudiée. Par exemple, la pilule contraceptive à un taux d’échec de 0,3% dans l’idéale mais en pratique, on monte à 7%. C’est-à-dire, lorsqu’on prend en compte les oublis de pilule, les interactions médicamenteuses, les prises après l’heure habituelle etc.
La symptothermie à un taux d’échec de 2% pour son utilisation typique, autrement dit, l’OMS lui reconnait une efficacité pratique supérieure à celle de la pilule.
Ce qui lui permet d’être aussi fiable, c’est qu’il y a toujours 2 données pour ouvrir et fermer la période fertile (Glaire + température par exemple). On parle de double contrôle. C’est ce double contrôle qui la différencie des autres contraceptions naturelles et augmente son efficacité.
Attention aux « abus »
Vous lirez parfois que la symptothermie à un taux d’échec de seulement 0,4%. Attention, ce n’est pas toujours vrai… En fait, il est important de comprendre qu’il existe plusieurs écoles symptothermiques. Or, elles ont des petites variations entre elles. Par exemple, il faut plus ou moins une température haute pour fermer sa fenêtre fertile selon l’école.
0,4% d’échec est le résultat d’une étude de fiabilité sur la méthode symptothermique allemande : Sensiplan. Il ne reflète donc pas l’efficacité de toutes les écoles. Malheureusement, certaines annoncent la fiabilité de Sensiplan alors qu’elles proposent une autre méthode.
Il est plus prudent de considérer l’efficacité annoncée par l’OMS car elle se base sur plusieurs études de plusieurs écoles. Méfiez-vous autrement des écoles ou des sites qui annoncent 0,4% d’échec, sans parler de Sensiplan. Soit ces personnes sont mal renseignées et très probablement pas suffisamment compétentes, soit elles utilisent abusivement les résultats de Sensiplan et vous mentent.
A savoir
Les chiffres de fiabilité en symptothermie reflètent toujours des personnes formées à la méthode. Il ne s’agit jamais d’apprentissage en autodidacte, à partir d’un livre ou sur les réseaux. Une formatrice certifiée peut vous accompagner pour apprendre la méthode et ainsi garantir son efficacité.
Les signes de fertilité à observer
« Symptothermie » signifie que les signes de fertilité sont interprétés en fonction de la température basale. Par conséquent il y a toujours une prise de température. Quant aux signes de fertilité il s’agit soit de la glaire cervicale, soit du col de l’utérus. Dans la plupart des écoles, on recommande de faire soit l’un soit l’autre mais pas nécessairement les trois car cela n’augmente pas la fiabilité. Ainsi, en général on observe la glaire cervicale et la température basale ou le col de l’utérus et la température basale.
La température basale, signe indispensable pour pratiquer la symptothermie
Qu’est-ce que c’est ?
Je parle de température basale depuis le début mais de quoi s’agit-il exactement ? Il s’agit de la température du corps prise au repos. Elle est généralement beaucoup plus basse que celle qu’on a lorsqu’on est actif et bien réveillé. Pour la prendre correctement, il faut donc le faire le matin au réveil et avant de faire quoi que ce soit. Donc avant de passer aux toilettes, boire de l’eau…
Faut-il prendre sa température à heure fixe ?
C’est une fausse (et très tenace !) croyance sur la symptothermie. Non, il n’est pas nécessaire de prendre sa température à heure fixe. On peut généralement la prendre sur une plage horaire de 2 à 3h sans que cela pose problème. Bien sûr, les températures varient parfois un peu plus mais restent largement interprétables. Il arrive que certaines personnes soient très chronos sensibles et parfois, pour elles, il faut un peu moins d’écart entre les heures de prises. Mais c’est loin d’être la majorité des personnes.
Faut-il la prendre tous les jours ?
Il n’est pas nécessaire de prendre sa température tous les jours en symptothermie. Il y a des périodes du cycle où c’est même inutile. Il est surtout important de la prendre pendant la période fertile et jusqu’à ce qu’on ait pu confirmer que l’ovulation soit passée. Cela représente environ une dizaine de jours. Mais même pendant cette période, il est possible de ne pas la prendre quelques jours, sans que cela empêche d’utiliser correctement la méthode.
Comment prendre sa température ?
En dehors du fait que la température se prend au réveil, il y a 3 autres choses à considérer pour la prendre correctement. Le mode de prise, le type de thermomètre et la durée de prise.
Pour le mode de prise, par exemple celles dans l’oreille, sous le bras, ou sur le front ne sont pas suffisamment précises pour pratiquer la symptothermie. Les prises possibles sont buccale, vaginale ou rectale. C’est avec ce mode de prise qu’on a étudié la symptothermie et qu’on a confirmé sa fiabilité.
Ensuite, il ne faut pas n’importe quel thermomètre mais il en faut un basal, autrement dit, avec une précision au centième (2 chiffres après la virgule). On les trouve rarement en pharmacie et plus facilement sur internet. Je vous en reparle un peu plus bas.
Enfin, idéalement, il faut la prendre pendant 3 minutes. 3 minutes est la durée qui garantit une température stable. Cependant, les thermomètres électroniques d’aujourd’hui semblent suffisamment performants pour la prendre un peu moins longtemps, avec un grand minimum de 30 secondes. En revanche, une fois que vous avez choisi votre durée de prise (30 secondes, une minute, 2 minutes…), gardez la même tout au long du cycle. Il en va de même pour le mode de prise et le type de thermomètre. Tout changement se fera au cycle suivant.
Et si on travaille de nuit ?
Si vous avez des horaires de nuit, la prise de température ne pourra pas se faire le matin. Pour autant, vous pouvez quand même pratiquer la symptothermie. Il faudra prendre votre température après votre plus grande période de sommeil. Par exemple si vous vous couchez à 7h et vous vous réveillez à 14h, ça sera au réveil de 14h que vous devrez la prendre. Bien sûr, elle sera beaucoup plus haute que d’habitude. Mais il y a des règles d’interprétation spécifiques au travail de nuit que vous pouvez apprendre avec une formatrice certifiée. Il existe d’autres options pour les températures lorsqu’on travaille de nuit que j’explique plus bas. Voir « quel thermomètre choisir… ».
La glaire cervicale
Qu’est-ce que c’est ?
La glaire cervicale est le deuxième signe de fertilité le plus souvent privilégié en symptothermie. Le col de l’utérus est responsable de sa production et lorsque la glaire s’écoule, on peut l’observer ensuite à la vulve. Ce mucus permet de maintenir en vie les spermatozoïdes jusqu’à un maximum de 5 jours. Mais la glaire accélère aussi l’avancement des spermatozoïdes et éliminent ceux défectueux.
Il y a 2 aspects de la glaire qu’on observe en symptothermie : son allure (couleur et texture) et sa sensation sur la vulve. Je m’explique. La sensation correspond à ce qu’on ressent lorsqu’on s’essuie aux toilettes et qu’il y a présence de glaire. En période très fertile, on peut par exemple sentir que c’est glissant, mouillé voir lubrifié. Parfois on ressent juste une simple humidité. Et à d’autres moments du cycle, généralement dans les périodes infertiles, on ne ressent rien de particulier ou parfois de la sécheresse. Ces symptômes-là sont aussi importants que les moments où vous voyez concrètement de la glaire.
Comment l’observez ?
Pour observer correctement la glaire cervicale, il faut vérifier sa présence (visible ou sensation) à chaque passage aux toilettes, en s’essuyant. Si vous n’avez aucune sensation et que vous n’en trouvez pas sur le papier, c’est qu’il n’y en a pas en principe. Cela peut sembler contraignant mais sincèrement ça ne prend que quelques secondes à chaque passage.
En tout cas, ne l’observez pas dans les sous-vêtements ni directement au col mais bien à la vulve uniquement. En effet, sur les sous-vêtements la glaire sèche et ne sera pas aussi représentative que celle trouvée à la vulve. Et au col, il y a toujours plus ou moins de glaire, (c’est normal) et du coup le changement de qualité qu’on guette en symptothermie sera beaucoup plus difficile à percevoir.
Si vous n’arrivez pas à observer votre glaire, voir plus bas « Que faire quand on ne voit pas de glaire ».
Le col de l’utérus
Le col de l’utérus est un peu moins fréquemment utilisé en symptothermie mais tout aussi valable. Surtout pendant l’allaitement et la préménopause où il peut s’avérer d’une grande aide.
Il s’ouvre, remonte et se ramollit pendant la période fertile. Il est possible de percevoir ces changements lors d’une autopalpation du col.
Pour cela, il faut premièrement avoir les mains et les ongles très propres et les ongles courts, pour ne pas blesser le col, ni ramener inutilement des bactéries. Le plus simple est de pratiquer l’autopalpation en fin de douche. Vous serez sûre d’avoir véritablement les mains propres. Ensuite, mettez-vous à croupi. Du moins, c’est la position la plus facile. On peut alors introduire un à deux doigts (généralement index et/ou majeur) dans le vagin. Au fond, vous percevrez une petite protubérance. Cela correspond au col de l’utérus. Il faut ensuite pratiquer l’autopalpation une fois par jour, pendant au moins 10/15 jours avant d’être capable d’identifier si le col est plus haut ou plus bas, mou ou dure et fermé ou ouvert.
Si vous n’arrivez pas à observer votre col, voir plus bas « Et si on n’arrive pas à comprendre son col de l’utérus ? ».
Noter ses observations en symptothermie
Sur papier
Observer ses signes de fertilité, c’est bien mais il faut encore les noter afin de pouvoir ensuite les interpréter correctement. Autrement vous ne vous souviendrez plus de ce qui s’est passé il y a 3 jours. Traditionnellement en symptothermie, on note donc ses observations sur papier, dans un tableau du cycle. Ces tableaux s’appellent des cyclographes, des graphiques ou encore des cyclogrammes, selon les écoles. Pour considérer que le tableau est utilisable en symptothermie, on doit retrouver une place pour noter :
- les températures, sous forme de courbe.
- la sensation de la glaire
- l’aspect visuel de la glaire
- la position, l’ouverture et la dureté du col
- les rapports sexuels
- et enfin un espace pour noter des éventuelles perturbations dans le cycle (médicaments, trouble du sommeil, opération, maladie etc).
Voici ceux qu’on propose dans les écoles d’Eden Fertilité et de Sensiplan. Vous pouvez cliquer pour les télécharger.
Avec une appli
Aujourd’hui, on peut aussi utiliser des applications de symptothermie pour enregistrer ses observations. Ainsi il existe par exemple les applications Read Your Body, Moonly, Kindara, mySense, Femometer… Je recommande personnellement surtout Read Your Body et Moonly. Les deux ont une version française et un bon fonctionnement, tout en respectant correctement les règles d’interprétation. Read Your Body offre plus de choix quant à l’école de symptothermie que vous souhaitez suivre mais Moonly a une version gratuite. A vous de voir dans leur design et fonctionnalité ce qui vous appelle le plus !
Combien de jours sommes-nous fertiles ?
En symptothermie, on ne se base pas sur un calcule comme avec la méthode Ogino donc il est difficile de répondre précisément à cette question. Cela dépend de votre cycle en cours. Mais globalement, il y a environ 10 jours par cycle qui sont potentiellement fertiles quand on pratique la méthode. Sur ces 10 jours, 7 sont réellement fertiles, comme expliqué précédemment. Mais comme on ne peut pas prédire le jour de l’ovulation, cette période est souvent un peu plus élargie.
La période potentiellement fertile est également un peu plus longue quand on débute, par mesure de précaution. Elle est souvent allongée dans les cas de dérèglements hormonaux, par exemple avec le syndrome des ovaires polykystiques ou l’hypothyroïdie, entre autres.
Néanmoins, si vous êtes concernées, ces pathologies s’accompagnent et il vous sera alors possible de réduire la période fertile.
Comment gérer la période fertile en symptothermie
Si votre objectif est la contraception, pendant la période fertile, les rapports sexuels avec pénétration vaginale ne seront pas possibles. Il existe plusieurs options pour gérer la période fertile, soit :
- Vous vous abstenez de rapport sexuel. C’est la pratique qui a le plus haut niveau d’efficacité contraceptive.
- Vous pratiquez une abstinence partielle, c’est-à-dire que vous pouvez avoir des rapports sexuels mais sans pénétration.
- Vous utilisez une méthode barrière comme les préservatifs ou éventuellement le diaphragme. Sur ce point, il faut être sûr de bien savoir utiliser la méthode barrière choisie.
Bien que cela se pratique beaucoup en symptothermie, je déconseille le retrait comme méthode pour gérer la période fertile. Le retrait à un taux d’échec jusqu’à 20% dans son utilisation typique. Cela est trop élevé à mon sens pour être pratiqué en pleine période fertile.
Est-ce que tout le monde peut pratiquer la symptothermie ?
La symptothermie s’adapte à tous les profils, y compris avec des cycles irréguliers, les personnes qui travaillent de nuit, pendant l’allaitement ou encore la préménopause. Aucun critère ne vous exclut pour la pratiquer, excepté peut-être qu’il faut être capable de lire.
En revanche, elle ne conviendra pas à tout le monde, comme c’est le cas dans l’ensemble des contraceptions.
Il faut avoir envie de s’observer, être curieuse, et au début, avoir un peu de temps disponible pour se former correctement. Elle demande un temps d’apprentissage avant de pouvoir l’utiliser en toute sérénité. Ensuite, la symptothermie prend moins de temps que de se laver quotidiennement les dents.
Mais il faut aussi accepter de changer son comportement sexuel pendant la période fertile. Clairement, tout ceci ne convient pas à 100% des gens.
Les avantages de la symptothermie en contraception
Utiliser la symptothermie comme moyen de contraception apporte plusieurs avantages. Premièrement, vous gardez un cycle menstruel naturel. Rien n’est entravé, modifié ou perturbé dans votre fertilité. Par conséquent, la symptothermie est sans effet secondaire indésirable et sans risque sanitaire. Elle n’a pas non plus d’effet sur l’environnement.
Pour pratiquer la méthode, il est nécessaire de la comprendre et en avoir la maitrise, alors qu’on peut prendre la pilule pendant 10 ans sans savoir comment elle marche. Vous gérez donc vous-même votre fertilité et avez une meilleure compréhension de votre corps. Cela a généralement tendance à renforcer la confiance des femmes en elles-mêmes.
Une fois apprise, cette contraception est gratuite pour le reste de votre vie.
Enfin, il s’agit de la méthode de contraception naturelle la plus fiable actuellement.
Les avantages de la symptothermie en conception
Puisqu’on identifie la période fertile du cycle avec la symptothermie, on peut aussi l’utiliser pour favoriser une grossesse. Cela a justement été étudié pour la méthode Sensiplan et voilà ce qui en ressort :
- Au bout de 3 cycles, 60% des couples arrivent à concevoir.
- Après 6 cycles, 80% des couples arrivent à concevoir.
- Et au bout de 9 cycles, c’est 90% des couples qui y parviennent.
Au-delà de 9 cycles en revanche, si les rapports étaient à la bonne période et à la bonne fréquence, les chances de grossesse ne progressent plus vraiment. On peut alors se tourner raisonnablement vers une PMA.
Si vous voulez en savoir un peu plus sur comment la symptothermie peut augmenter les chances de grossesses, voici une de mes vidéos détaillées sur le sujet.
Utiliser la symptothermie comme outil de santé
Certaines personnes font le choix de pratiquer la symptothermie alors qu’elles n’ont pas besoin de contraception, et ne cherchent pas non plus à tomber enceinte. Mais comme elle apporte de nombreuses informations sur le fonctionnement du corps, on peut aussi la pratiquer par curiosité.
Le cycle menstruel est un système très sensible de notre organisme et à la moindre perturbation, on peut constater des changements. C’est un très bon baromètre de notre santé globale. Par exemple, une personne qui vit un stress important, peut voir son ovulation retardée. Certaines carences alimentaires conduisent à des phases post ovulatoires raccourcies ou encore à des règles plus abondantes.
La symptothermie est un outil très adapté, car précis, pour observer l’équilibre de son cycle menstruel et l’état globale de sa santé. Certaines personnes détectent ainsi des troubles de la thyroïde, suspectent une endométriose, un fibrome, identifie des saignements anormaux etc.
Quel thermomètre choisir pour pratiquer la symptothermie
Le moins cher
Un thermomètre tout simple, du moment qu’il a bien 2 chiffres après la virgule, suffit pour pratiquer la symptothermie. Je recommande généralement le Cyclotest Lady, qui se trouve facilement sur le marché et qui a un plutôt bon rapport qualité prix. Vous pouvez avoir -10% avec le code SARAH10 sur le site de bivea. Il existe bien sûr d’autres marques qui peuvent vous convenir davantage.
On trouve également des thermomètres plus sophistiqués. On parle parfois de thermomètres « intelligents » car ils suivent, bien souvent, un algorithme. Voyons ça dans les points suivants.
Les basiques, connectés à une appli
Certains sont connectés à une appli et vont automatiquement enregistrer la température et l’heure de prise. C’est le cas notamment pour le thermomètre de l’appli Femometer ou encore le thermomètre de l’appli mySense. L’arrondie se fait également automatiquement. Cela évite les oublis et les erreurs de notation. En revanche, ils ne se connectent automatiquement qu’avec les applis correspondantes. Malheureusement à ce jour, les deux applis ont d’importants critères manquants pour appeler ça de la symptothermie. L’appli mySense s’annonce comme du Sensiplan alors que la sensation mouillée/lubrifiée est inexistante. Or, cette notion fait partie des bases de Sensiplan. Pour Femometer, les traductions en français sont à revoir. Elles peuvent induire en erreur les utilisatrices.
Le Trackle
Il existe également le Trackle. (Vous pouvez avoir -5% avec le code SARAH5 sur le site de bivea). Ce thermomètre se porte toute la nuit à l’intérieur du vagin et il fonctionne un peu différemment qu’un thermomètre basal classique. En effet, il ne garde pas la température au réveil mais prend plusieurs températures la nuit à intervalle régulier. Selon un algorithme qui lui est propre, il retiendra une température pour tracer une courbe au fil des jours. La fiabilité de la symptothermie n’a jamais été évaluée avec cet algorithme, donc il est impossible de garantir l’efficacité. Je recommande toujours de le comparer sur au moins 3 cycles avec un thermomètre basale classique. Si les courbes sont bien similaires (sans pour autant être forcément identiques), on peut raisonnablement se fier au Trackle. On peut aussi le connecter à une appli, et la température s’enregistre automatiquement. L’appli suit les règles de symptothermie de l’école Sensiplan.
L’avantage, c’est qu’il va « lisser » les éventuelles perturbations de la température. Ainsi, si on travaille de nuit, qu’on a de nombreux réveils nocturnes ou autres, la température pourra quand même être gardée. Et puis, il évite les oublis de prise au réveil bien sûr.
Le Tempdrop
Le Tempdrop se porte aussi toute la nuit, mais à la différence des précédents, la température se fait en externe. Il se pose sur le bras et, selon son algorithme spécifique, garde une température. Il a également une appli qui lui ait propre pour l’enregistrement automatique de la température. Et comme pour le Trackle, il évite les oublis de prise et « lisse » davantage la courbe. (-10% avec le code SARAHNATURO en suivant ce lien).
Avec ce thermomètre, on s’éloigne techniquement de la symptothermie car la prise de température est non seulement prise en externe, mais en plus suit un algorithme. Pour lui non plus, aucune étude ne l’a évalué dans ce cadre-là. Par conséquent, il est impossible de garantir la même efficacité. Cependant, ce dispositif existe depuis une dizaine d’années et nous avons un certain recul. De nombreuses utilisatrices l’ont comparé avec un thermomètre basal classique. Il semble a priori que les courbes sont plutôt similaires et on peut penser qu’il est probablement adapté en symptothermie. Personnellement, je recommande aussi de le comparer sur 3 cycles minimum avec un thermomètre basal classique afin de vérifier que les courbes restent bien similaires chez vous.
Les thermomètres inadaptés
Il existe encore tout à tas d’autres thermomètres, à commencer par ceux avec un seul chiffre après la virgule. Ceux-là ne sont pas des thermomètres basals et sont inadaptés.
Maintenant il existe d’autres dispositifs, que je déconseille actuellement, plus par mesure de précaution. L’Apple Watch, le Femometer Smart Ring, l’Oura Ring… toutes ces technologies enregistrent une température basale au cours de la nuit et sont commercialisées comme des « pisteurs » du cycle menstruel.
Cependant, elles prennent une température externe et contrairement au Tempdrop, elles sont beaucoup plus récentes. Ce qui veut dire que leur algorithme est potentiellement moins performant.
Cela dit, l’Apple Watch et l’Oura Ring sont approuvés par l’application Natural Cycle. Bien que cette application ne fasse pas de symptothermie, l’essentiel de son fonctionnement repose sur la température basale. Celle-ci a intérêt à être fiable pour que l’application puisse l’utilisée…
Il est donc possible que ces outils soient suffisamment performants. Mais encore une fois, sans analyse derrière, difficile de garantir leur fiabilité pour la symptothermie.
Quoi qu’il en soit, si vous souhaitez les utiliser, comparez-les toujours avant avec un thermomètre basale classique.
Que faire quand on ne voit pas de glaire ?
L’une des grandes difficultés quand on débute la symptothermie, c’est de repérer la glaire cervicale. Et pour cause, cela s’apprend ! Il y a bien une méthode pour l’observer et non ça ne saute pas toujours aux yeux.
Bien souvent, le problème vient de la technique d’observation. Non, elle ne s’observe pas sur les sous-vêtements, ni à un seul moment de la journée. Pour observer correctement sa glaire il faut le faire à chaque passage aux toilettes, autrement, vous risquez de la louper. L’apprentissage se fait à l’aide d’une formatrice certifiée, qui vous aidera à la repérer correctement.
J’ajoute que la glaire ne s’observe que pendant une petite période du cycle. La majorité du temps vous n’en verrez pas et c’est parfaitement normal !
Si la glaire est trop compliquée pour vous, il est toujours possible d’observer le col de l’utérus à la place !
Et sinon, j’ai tout un article très détaillé pour faire revenir naturellement la glaire cervicale si malgré une bonne technique d’observation, vous n’en trouvez toujours pas.
Et si on n’arrive pas à comprendre son col de l’utérus ?
Si vous souhaitez observez votre col par curiosité ou pour remplacer l’observation de la glaire, cela demande un peu d’entrainement avant de comprendre ce signe. C’est normal. Vous devez « voir » une partie de votre anatomie sans les yeux… Forcément, ça demande de s’entrainer.
Il existe plusieurs positions pour palper son col de l’utérus, notamment allongée sur le dos ou encore une jambe relevée sur une chaise. Si ce sont les techniques que vous avez utilisées jusque-là et sans grand succès, passez à la position à croupi. C’est la plus simple pour atteindre son col. Ensuite gardez toujours la même au fil des jours. Si vous changer sans cesse de méthode, vous ne pourrez pas comparer les différentes positions du col. Enfin, au fond de votre vagin, il n’y a rien d’autre que votre col. (Non, ce n’est pas là qu’on range les clefs de sa maison ou sa carte bancaire…). Donc le « truc que vous ne savez pas trop ce que c’est », c’est le col.
Un dernier conseil, il est parfois difficile de repérer les 3 signes du col : dureté ouverture et profondeur. Parfois, c’est la profondeur qui sera le plus évident à repérer, parfois l’ouverture etc. Si c’est votre cas, concentrez-vous d’abord sur le signe le plus évident, le reste viendra à force d’expérience.
Commencer la symptothermie après une contraception hormonale
Si vous avez pris une contraception hormonale comme la pilule, l’implant, l’anneau, l’injection, le patch ou encore le DIU hormonal, alors vous n’aviez plus de cycle menstruel. Même si vous aviez, pour certaines de ces contraceptions, des saignements réguliers, il ne s’agissait pas de vraies règles mais des règles artificielles. Ces contraceptions ont pour but de stopper le cycle menstruel. Autrement dit, il n’y a plus d’ovulation, plus de fluctuation hormonale et les ovaires ont beaucoup moins d’activité.
Par conséquent, quand on veut faire le relais avec la symptothermie, il faut que le cycle menstruel naturel reprenne d’abord sa vitesse de croisière. Cela se fait parfois très rapidement et pour d’autres ça demande quelques mois de patience. Les cycles peuvent donc être un peu plus longs et chaotiques dans les premiers mois et la glaire est parfois de basse qualité. Cette période peut durer entre 2 et 4 mois et en général, les choses rentrent dans l’ordre par la suite.
J’estime personnellement qui si la situation perdure au-delà de 6 mois, la contraception hormonale n’est plus forcément en cause. Il est possible que vous ayez une pathologie sous-jacente, masquée jusque-là par la contraception hormonale, comme le SOPK par exemple. Ou encore que vous ayez des carences alimentaires ou une mauvaise hygiène de vie qui entrave le bon fonctionnement de votre cycle.
Commencer la symptothermie avec le stérilet au cuivre
Le stérilet en cuivre permet au cycle menstruel d’ovuler et n’interfère pas non plus dans la variation hormonale naturelle. Certes, il peut avoir des conséquences sur l’abondance et les douleurs de règles mais pas sur le fonctionnement de base du cycle. Il est du coup possible de s’observer et de pratiquer la symptothermie avec lui. Ce qui n’est pas le cas par contre avec un stérilet hormonal, même si celui-ci est faiblement dosé. En effet, même si certains permettent encore aux ovaires d’ovuler, c’est loin d’être systématique. Et en plus, le progestatif, même faiblement dosé, assèche la glaire cervicale. Les observations sont donc compliquées, voire impossibles dans ces cas de figure.
En revanche, rien n’empêche de commencer à pratiquer la symptothermie avec un DIU au cuivre. Il y a parfois quelques contraintes à noter comme :
- La glaire est parfois plus présente et de moins bonne qualité.
- Les longs saignements, fréquent avec le stérilet au cuivre, rendent parfois aussi l’observation de la glaire plus difficile.
- Et les températures peuvent être plus hautes pendant les règles à cause des douleurs.
Mais le cycle reste en général interprétable. Cela donne le temps de prendre confiance en la méthode et de se former convenablement avant de véritablement l’utiliser.
L’importance primordiale d’être accompagnée en symptothermie
Les difficultés qu’on peut rencontrer
Pourquoi être accompagnée en symptothermie ? Quand tout peut s’apprendre dans un livre ? Tout simplement parce qu’entre la théorie et la pratique il y a un monde.
L’idée d’observer la glaire peut par exemple paraître simple mais quand on passe à la pratique c’est souvent plus compliqué. Comment savoir si ce qu’on observe est bien de la glaire ? Comment être sûr ? Et pour les températures, pourquoi celle-ci descend ou monte alors que ça ne devrait pas être le cas ? Une formatrice est là pour vous éclairer, vous faciliter l’apprentissage et garantir que vous pratiquez correctement la méthode. Mais ce n’est pas tout.
Garantir la fiabilité
Revenons encore à la fiabilité de la méthode. Celle-ci a été évaluée toujours auprès de personnes formées mais jamais dans un contexte d’autodidacte. Par conséquent, pour garantir la fiabilité de la symptothermie, il faut être accompagné. Mais pas par n’importe qui non plus…
Comment choisir sa formatrice/son formateur
Il existe des formations pour professionnels qui ne durent qu’une journée ou qu’un weekend. Ou encore, des personnes qui s’autoproclame formatrice/formateur, sans jamais avoir été formée professionnellement. Observer ses propres cycles, n’est pas suffisant pour accompagner d’autres personnes sur le chemin de la symptothermie. Les cycles sont très divers et variés selon les femmes, l’âge, le mode de vie, leur santé etc.
Il faut donc que la personne est suivie une formation professionnelle et qu’elle soit allée au bout de celle-ci. Autrement dit, que l’organisme de formation l’a bien certifiée.
Il existe plusieurs formations professionnelles dans le domaine et j’ai personnellement co-fondé l’école Eden Fertilité. Les formatrices suivent plus de 500h de formation et sont supervisées pour les 4 premiers rdvs. Il s’agit, à ce jour, de la formation la plus poussée dans les milieux francophones et les formatrices sont particulièrement bien préparées.
Pour rappel, le plagiat est illicite et des contrôles sont faits régulièrement sur ces articles afin que la propriété intellectuelle de l’auteure soit respectée.