Dans de nombreux régimes, on fait la chasse au gras. On nous le répète à la télé (« Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé »), on nous raconte les dangers du cholestérol, etc. Malheureusement, certaines femmes, en voulant trop bien faire, sont tombées dans l’excès inverse. Plus une goutte d’huile, des viandes maigres et plus jamais de beurre. S’il n’est effectivement pas bon d’en surconsommer, il n’est pas sain non plus de les bannir. D’ailleurs, quand une femme n’en mange plus du tout, elle n’a plus de règles. Cela démontre bien que les lipides sont essentiels pour notre système hormonal. Voyons plus précisément lesquels et pourquoi.
Le cholestérol
Le cholestérol est un type de corps gras produit à 70% par
notre organisme. Les 30% restant doivent être apportés à travers notre
alimentation pour répondre au besoin nutritionnel du corps. On le retrouve dans
les aliments d’origine animale : la viande, le beurre, le fromage, les
œufs etc. Ces produits étant généralement très consommés, on en manque rarement.
Les problèmes sont plutôt liés aux excès, notamment en augmentant les risques
cardiovasculaires. Il existe, malgré tout, des personnes qui n’en ont pas
suffisamment. Principalement, celles qui limitent à tout prix ces apports. Ça
peut être le cas, entre autres, des personnes anorexiques.
Quelles conséquences sur le cycle menstruel ?
Le cholestérol joue de nombreux grands rôles au niveau de
notre organisme. Par exemple, il est l’un des constituants de nos membranes
cellulaires. Mais il est surtout le précurseur des hormones stéroïdiennes.
Que sont les hormones stéroïdiennes ?
Elles regroupent différentes catégories d’hormones : les corticoïdes, les androgènes, ainsi que les hormones sexuelles de la femme : les œstrogènes et la progestérone.
Autrement dit, si la femme n’a pas suffisamment de cholestérol, elle ne pourra pas produire d’œstrogènes et de progestérone. Elle n’aura donc plus d’ovulation, ni de règles.
Mais ce n’est pas tout. Le cholestérol est aussi le précurseur de la vitamine D or cette dernière a aussi son mot à dire au niveau de la fertilité. Il semblerait que la vitamine D stimule la production des œstrogènes et de la progestérone. De même, on constate des carences en vitamine D chez les femmes ayant le syndrome des ovaires polykystiques. Elle a donc une influence toute particulière sur le cycle hormonal de la femme et elle dépend, en partie, du cholestérol.
Les oméga 6
Ce sont des acides gras dit « essentiels » car notre organisme ne peut pas les synthétiser lui-même. On les retrouve dans certaines huiles végétales (tournesol, carthame, sésame, pépin de raisin, etc.) mais aussi dans les sources animales (viande, beurre, œuf, charcuterie, fromage, etc.). Ils comportent de nombreux intérêts pour l’organisme. Par exemple, ils impactent le processus inflammatoire (soit en le freinant, soit en le stimulant) ainsi que le système immunitaire (en freinant ou stimulant également).
Quelles conséquences sur le cycle menstruel ?
Au niveau du cycle menstruel, ils jouent un rôle particulier. Ils abaissent l’excès d’œstrogènes ainsi que la trop forte sensibilité à la prolactine. Ce déséquilibre hormonal se retrouve chez les femmes ayant le syndrome prémenstruel (SPM). Il a pu être constaté dans cette étude, une amélioration significative au niveau des symptômes du SPM dès le troisième mois de traitement par des acides gras essentiels oméga 6. Pour autant, ils ne diminuent pas les taux de prolactine bien que les symptômes s’améliorent.
Tous les oméga 6 n’agissent pas dans cet intérêt mais ceux contenus dans les huiles de bourrache et d’onagre sont spécialement intéressants pour l’équilibre hormonal de la femme.
Les oméga 3
Il s’agit d’un autre type d’acides gras essentiels. Contrairement aux oméga 6, les carences sont beaucoup plus fréquentes. Les oméga 3 se trouvent dans certaines huiles (colza, noix, lin, cameline etc.) mais aussi dans les poissons gras (saumon, thon, hareng, anchois etc.). Ils apportent également tout un ensemble de choses à l’organisme mais nous allons en retenir une en particulier : ils diminuent l’inflammation. A priori, aucun rapport avec le cycle, me diriez-vous ? Et pourtant, l’inflammation augmente certains symptômes du SPM comme les sautes d’humeur, les crampes abdominales, les douleurs de sein ou encore la prise de poids…
Comment est-ce possible ?
L’inflammation induit une sécrétion des hormones surrénaliennes (les corticoïdes). En effet, celles-ci sont anti-inflammatoires et libèrent également du sucre dans le sang. Si du sucre est libéré, l’insuline (une autre hormone, qui gère le sucre) va être à son tour sécrétée. Or, l’insuline freine la libération de la FSH1, une hormone qui permet de préparer une ovulation. Autrement dit, plus il y a d’inflammation, plus les surrénales travaillent, plus il y a du sucre libéré dans le sang et moins la FSH est fabriquée.
Les oméga 3 peuvent aussi diminuer l’inflammation, mais leurs avantages c’est qu’ils ne libèrent pas de sucre dans le sang. Ils n’induisent donc pas des taux élevés d’insuline et la FSH continue d’être sécrétée normalement.
Toutes les huiles ne se valent pas
Intégrer du gras dans son alimentation est donc primordial pour l’équilibre de son cycle menstruel. Il a un rôle, d’ailleurs tout aussi important, lorsque la femme est ménopausée. Il peut empêcher, par exemple, les bouffées de chaleur, quand les différentes sources de gras sont de qualité et équilibrées. Effectivement, parmi les huiles, certaines n’auront aucun intérêt pour l’organisme : les graisses « trans ». Il s’agit là d’acide gras transformés par l’industrie agro-alimentaire afin d’empêcher les huiles de rancir. Ainsi, elles peuvent être vendues plus longtemps. Le hic, c’est que le corps ne sait pas s’en servir.
Pour garder un cycle en bonne santé, il est nécessaire d’avoir dans son alimentation des huiles bio extraites à froid et de première pression. De cette façon, on garantit son apport d’acide gras de qualité. Cependant, ces huiles étant plus fragiles, elles doivent être conservées au frigo et ne jamais être utilisées pour la cuisson. C’est le cas pour pratiquement toutes les huiles, en dehors de l’huile d’olive et de noisette. Ces dernières sont riches en oméga 9 et beaucoup plus stables à la conservation et à la chaleur. Elles peuvent donc être utilisées pour la cuisson et être conservées à température ambiante.
[1] Comment enrayer l’épidémie du cancer du sein et des récidives, Henri joyeux p 157
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