Pourquoi as-tu des difficultés à tomber enceinte alors que tu fais tout ce qu’il faut ? Cette question peut vite devenir obsédante, surtout quand chaque cycle se termine par une déception.
Et si le vrai problème venait d’une ovulation de mauvaise qualité ?
Peut-être qu’on t’a dit que les cycles irréguliers, les spottings, ou encore une fausse couche précoce en étaient les signes. Mais ces situations, bien que déstabilisantes, ne sont pas forcément des indicateurs fiables d’une faible qualité ovocytaire.
Alors, comment savoir si ton ovulation est de mauvaise qualité ?
Heureusement, il existe des marqueurs plus pertinents sur lesquels tu peux réellement t’appuyer. Sans plus tarder, voyons ensemble les 5 vrais signes à surveiller.
Quels sont les signes d’une ovulation de mauvaise qualité ?
1– Âge, tabac, traitement… Ces facteurs qui compromettent la qualité des ovocytes
Tu le sais déjà sans doute : plus on avance en âge, plus il devient difficile de concevoir. À partir de 35 ans, les fausses couches et les cas d’infertilité féminine augmentent et encore d’avantage après 40 ans.
Ce n’est pas un hasard : tout comme l’apparition des cheveux blancs ou la perte d’élasticité de la peau, le vieillissement cellulaire touche aussi tes ovaires. La qualité des ovocytes baisse, et les ovulations deviennent souvent moins efficaces.
Mais le temps qui passe n’est pas le seul en cause. Le tabac, la pollution, certains médicaments ou traitements comme la chimiothérapie peuvent accélérer ce vieillissement ovarien, même avant 35 ans.
Si tu as fumé pendant plusieurs années, subi un traitement lourd, ou vécu dans un environnement très pollué, il est possible que tes ovocytes soient moins en forme… ce qui peut expliquer en partie tes difficultés à tomber enceinte.
👉 Petite précision : on entend souvent dire que l’âge du partenaire a peu d’impact. C’est faux ! Le vieillissement touche aussi les spermatozoïdes, et les mêmes facteurs environnementaux (tabac, stress oxydatif, pollution…) jouent sur leur qualité.
2 – Une phase lutéale trop courte : un indice à surveiller
La phase lutéale du cycle est la période entre l’ovulation et les prochaines règles. Elle est dominée par la progestérone et dure habituellement entre 10 et 16 jours — et plus idéalement entre 12 et 16.
Mais quel est le lien entre cette durée et la qualité de l’ovulation ?
Avant d’être libéré, l’ovocyte est enveloppé d’un follicule, une sorte de bulle protectrice. Sa maturation dépend largement de ce follicule. Dans un sens, on peut dire que la qualité de l’un reflète celle de l’autre. Or, justement, il existe un moyen à portée de main pour évaluer indirectement son bon fonctionnement.
Juste après l’ovulation, le follicule se transforme en corps jaune et se met à produire de la progestérone. C’est le début de la phase lutéale. Cette hormone augmente légèrement le métabolisme de la femme, ce qui se traduit par une hausse de température après l’ovulation.
Si tu relèves ta température basale chaque matin, tu peux repérer cette élévation et en déduire la durée de la phase lutéale. Il suffit de compter le nombre de jours du plateau thermique.
Un plateau haut de moins de 10 jours est un signe d’insuffisance lutéale — ce qu’on appelle aussi une phase lutéale courte. À l’inverse, une durée entre 10 (ou 12) et 16 jours est généralement optimale.
🔍 À noter : des variations dans ta courbe pendant le plateau haut ne signifient pas forcément un manque de progestérone. Je t’en reparle un peu plus loin.

3 – Peu ou pas de glaire cervicale : un symptôme d’une mauvaise ovulation ?
La glaire cervicale est une sécrétion produite au niveau du col de l’utérus à l’approche de l’ovulation. Son apparence peut varier : crémeuse, collante, transparente, élastique ou même liquide comme de l’eau. Elle permet de nourrir et protéger les spermatozoïdes pendant plusieurs jours en attendant l’ovulation.
En général, une femme en observe à la vulve pendant 4 à 8 jours par cycle.
Mais ce fluide a aussi l’avantage de refléter tes niveaux d’œstrogènes. En effet, sa production dépend de ces hormones. Plus ils sont élevés, plus la glaire est abondante, transparente, filante, voir liquide. À l’inverse, une glaire rare (moins de 4 jours), cassante, crémeuse ou blanchâtre est souvent le signe d’un taux d’œstrogènes plus bas.
Et le lien avec une ovulation de mauvaise qualité ?
Une bonne ovulation dépend de la qualité des follicules… eux-mêmes stimulés par les œstrogènes. Des sécrétions hormonales trop faibles peuvent empêcher la maturation correcte des ovocytes.
Ainsi, un manque de glaire de bonne qualité peut parfois indiquer des troubles de l’ovulation. Ce n’est donc pas à négliger si tu cherches à concevoir.
4 – Quand l’inflammation perturbe l’ovulation
On parle souvent d’hormones quand on aborde la fertilité. Mais on oublie parfois qu’elle s’inscrit dans un tout : une ovulation n’est possible que si le corps est globalement en bonne santé. Et c’est là que l’inflammation peut venir tout chambouler.
Les pathologies inflammatoires, comme l’endométriose ou certaines maladies auto-immunes, créent un environnement défavorable à une ovulation de qualité. En effet, l’inflammation chronique perturbe la croissance des follicules. Lorsqu’on est concerné par ces maladies, on peut alors ovuler difficilement ou avoir une ovulation de mauvaise qualité.
Autre facteur souvent sous-estimé : le stress chronique. Lorsqu’il est prolongé, il provoque une production excessive de cortisol, une hormone qui intervient dans la réponse inflammatoire. Or, elle peut freiner l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien, responsable de la régulation du cycle menstruel et de la fertilité. À long terme, ce dérèglement peut entraîner un raccourcissement de la phase lutéale, un trouble ovulatoire voire un arrêt temporaire de l’ovulation.
Mais l’inflammation ne vient pas toujours d’une pathologie ou d’un stress : une alimentation déséquilibrée, un manque de sommeil, ou encore un surentraînement sportif peuvent aussi y contribuer.
Si tu es concernée par l’une de ces situations, et que tu présentes en plus :
- une fatigue persistante,
- des douleurs récurrentes,
- des règles plutôt abondantes,
- ou des cycles irréguliers,
alors la piste inflammatoire mérite d’être explorée.
5 – Les examens médicaux indiquant une ovulation de mauvaise qualité
Quand on cherche à évaluer la fertilité, les examens médicaux classiques s’intéressent souvent à la réserve ovarienne, plus qu’à la qualité des ovules. Mais quand la réserve est basse, les ovocytes sont aussi plus susceptibles d’être de qualité moindre.
➤ Le dosage de l’AMH : un indicateur parmi d’autres
Le test le plus couramment utilisé est le taux d’AMH (hormone anti-müllérienne). Il donne une idée du nombre de follicules en réserve.
Mais attention : ce taux ne doit jamais être interprété seul. Il faut aussi prendre en compte :
- les dosages de FSH, LH et d’estradiol (en début de cycle),
- l’âge de la personne,
- d’éventuels traitements récents,
- un régime restrictif, etc.
Parfois, une échographie ovarienne est réalisée pour compter le nombre de follicules en croissance. Là encore, ce test s’interprète dans un contexte global.
👉 Si on t’annonce une « faible réserve ovarienne » uniquement sur la base de cette échographie, n’hésite pas à demander un deuxième avis.
➤ Mesurer la progestérone… au bon moment
Le taux de progestérone permet de savoir si ton corps jaune est fonctionnel.
Ici, le bon timing est crucial :
- ❌ Pendant les règles → inutile : la progestérone est quasiment absente.
- ❌ au 21ème jour du cycle → imprécis, car suppose une ovulation au 14ème jour, or c’est en réalité rarement le cas.
- ✅ Idéalement : 5 à 8 jours après le début de ta montée thermique, si tu suis ta température basale.
➤ Et si ton corps avait du mal à utiliser la vitamine B9 ?
Tu peux aussi demander un test génétique de la mutation du gène MTHFR. Cette mutation, assez fréquente, peut réduire l’absorption de la vitamine B9, un nutriment clé pour la qualité des ovocytes.
➤ Des analyses plus poussées : le stress oxydatif
Enfin, dans des laboratoires spécialisés, il est possible d’évaluer ton stress oxydatif, un facteur important dans la mauvaise qualité ovulatoire.
On peut y doser :
- des antioxydants comme le zinc, la vitamine A, la CoQ10, les oméga-3…
- mais aussi des marqueurs comme l’acide urique, la ferritine, le LDL oxydé...
Ces analyses sont surtout utiles si tu as déjà d’autres signes (peu de glaire, phase lutéale courte…) ou que tu veux aller plus loin dans ta démarche.
Les signes qu’on croit révélateurs… mais qui ne le sont pas toujours
Certaines situations peuvent faire penser à une faible qualité ovocytaire, alors qu’elles n’en sont pas forcément. Voici quelques idées reçues à nuancer, surtout lorsqu’on cherche à comprendre les causes possibles d’une infertilité.
➤ Les fausses couches précoces
Tu as vécu une ou plusieurs fausses couches précoces ? Il est naturel de s’interroger sur la qualité de ses ovules. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas.
Le plus souvent, l’interruption naturelle de grossesse a une cause génétique, et l’anomalie peut venir aussi bien des spermatozoïdes que des ovocytes. Autrement dit, elles ne sont pas systématiquement un symptôme d’une mauvaise ovulation.
👉 Je t’invite à lire mon autre article sur les fausses couches d’origine masculine, un sujet encore trop peu abordé.
➤ Les ovulations tardives ou à l’inverse précoces
Si tu as des cycles menstruels longs et irréguliers (plus de 35 jours), cela signifie avant tout que tu ovules tard. C’est le cas dans certains dérèglements hormonaux comme le SOPK, l’hypothyroïdie, ou encore l’hyperprolactinémie. Souvent, dans ces pathologies, on constate des phases lutéales plus courtes, ce qui sous-entend une mauvaise qualité ovocytaire. Mais ce n’est pas systématique, surtout en ce qui concerne le SOPK. Le plateau de température peut rester parfaitement optimal malgré une ovulation tardive. J’ai croisé plusieurs fois ce cas dans mes accompagnements et le problème majeur chez ces personnes était plutôt de repérer l’ovulation que d’en avoir une de mauvaise qualité.
À l’inverse, si tes cycles sont courts (moins de 26 jours), 2 situations sont possibles :
- soit tu ovules tôt (avant le 13ème jour)
- soit ta phase lutéale est anormalement courte, ce qui raccourcit ton cycle.
Dans le 1er cas, cela peut signifier une faible réserve ovarienne mais tant que ta phase lutéale est correcte, l’ovulation est probablement bonne. En revanche, si tes cycles sont courts à cause d’un faible niveau de progestérone, cela peut indiquer une ovulation de mauvaise qualité.
➤ Une courbe de température en dents de scie = mauvaise ovulation ? Pas toujours.
Tu observes ta température basale et tu vois des irrégularités dans ta courbe ? Elle est en dents de scie pendant le plateau haut ?
C’est un cas fréquent, mais ce n’est pas forcément un signe de progestérone faible. La température basale peut chuter par :
- un manque de sommeil,
- des mauvaises conditions de prise,
- un stress ponctuel,
- ou une prise de température plus tôt que d’habitude.
👉 Une courbe en zigzag n’indique pas forcément une mauvaise ovulation ou une infertilité. C’est pourquoi le plus fiable est de regarder le nombre de jour du plateau haut plutôt que les irrégularités dans la courbe.
➤ Les spottings
Les spottings sont souvent banalisé et réduit à un simple manque de progestérone mais la réalité est en est assez éloignée. Ces petits saignements peuvent être conséquents à un fibrome, un polype, de l’endométriose ou même une infection sexuellement transmissible. Ils peuvent aussi se produire dans des situations physiologiques comme l’implantation d’un embryon ou encore une montée rapide des œstrogènes autour de l’ovulation. Quoi qu’il en soit, ils ne sont pas représentatifs d’un manque de progestérone ou d’une ovulation de mauvaise qualité.
Comment améliorer la qualité de ton ovulation ?

Pour optimiser la qualité de tes ovulations, l’essentiel repose sur une hygiène de vie adaptée. Cela passe d’abord par une alimentation équilibrée, riche en micronutriments (vitamines B, fer, oméga-3…) et plus particulièrement en antioxydants (vitamine E, C, zinc, sélénium…). Il faut donc manger varié et non transformé pour avoir ces différents apports. De cette façon, tu limiteras le stress oxydatif qui altère la qualité des ovules.
Parfois, une alimentation anti-inflammatoire peut aussi faire la différence : limiter le sucre et ses dérivés, l’alcool, le café, voire les produits laitiers et le gluten dans certains cas.
Pour réduire l’inflammation, tu dois éviter également : la cigarette, la pollution, le manque de sommeil ou le surmenage chronique. Ces facteurs accélèrent le vieillissement ovarien et nuisent à la fertilité.
Enfin, une activité physique régulière mais sans excès sera bénéfique. Le sport augmente notamment le nombre de mitochondries – ces petites centrales énergétiques qui jouent un rôle clé dans la qualité de l’ovocyte.
Comment être enceinte malgré des ovocytes de mauvaise qualité ?
Tu l’as vu, adopter une bonne hygiène de vie peut vraiment faire la différence, même en cas de parcours PMA ou de réserve ovarienne basse. Mais si tu cherches à tomber enceinte naturellement, il existe un outil très efficace : la symptothermie.
Cette méthode d’observation du cycle consiste à noter ces signes de fertilité, à savoir principalement : la glaire cervicale et la température basale. De cette façon, tu repères précisément ta période fertile, ce qui te permet de mieux cibler les rapports sexuels pour concevoir. Mais ce n’est pas tout. La symptothermie te donne aussi des repères fiables sur la qualité de ton ovulation, la longueur de ta phase lutéale, et d’éventuels signes d’un déséquilibre hormonal.
💬 Témoignage de Sophie : « Alors je n’ai pas un manque de progestérone ? » me dit-elle étonnée après avoir analysé avec elle ses observations en symptothermie. Sophie pensait manquer de progestérone à cause de spotting avant ses règles. Après 3 cycles d’observation, on a vu que sa phase lutéale oscillait entre 15 et 16 jours, ce qui est tout à fait normal. Une prise de sang faite au bon moment a confirmé que ses taux étaient parfaitement normaux.
💬 Témoignage de Louise : « je pensais que tout allait bien dans mon cycle, après tout, mes règles sont très régulières ». Mais grâce à la symptothermie, elle a découvert qu’elle ovulait tardivement, avait peu de glaire cervicale et une phase lutéale courte. En ajustant son alimentation et son rythme sportif (10h par semaine !), elle a retrouvé des cycles plus favorables à une grossesse.
Et si toi aussi tu apprenais à lire ton cycle avec plus de précision ?
Je propose un accompagnement personnalisé pour t’aider à maîtriser la symptothermie, repérer tes jours les plus fertiles et mieux comprendre ta fertilité. Ensemble, on pourra identifier ce qui soutient ton ovulation — et ce qui la freine.
Pour rappel, le plagiat est illicite et des contrôles sont faits régulièrement sur ces articles afin que la propriété intellectuelle de l’auteure soit respectée.