Se faire accompagner par une naturopathe spécialisée en contraception naturelle

Mycose vaginale à répétition et solutions naturelles
Santé du cycle menstruel

Comment stopper les mycoses vaginales à répétition ?

Les mycoses vaginales récidivantes sont peut-être « sans gravité » du point de vue médical mais à vivre, c’est un enfer ! Certes, elles n’engagent pas le pronostic vital mais les démangeaisons peuvent devenir vite incontrôlables et douloureuses ! Et puis quand tous les mois ça recommencent, le découragement s’installe. Retourner chez la sage-femme ou le gynéco, refaire un prélèvement, reprendre le même traitement, encore et encore… Et si le traitement n’était pas tout à fait adapté ? Et si c’était la raison pour laquelle les mycoses vaginales reviennent sans cesse ? Et si le problème venait aussi de l’hygiène de vie ? Voyons ensemble les différentes solutions.

Premièrement, est-ce bien une mycose vaginale ?

Les mycoses vaginales font partie des infections très fréquentes chez les femmes. 29 à 49% d’elles en ont déjà eu une dans leur vie. Plus d’un cinquième d’entre elles en ont eu des récidivantes, c’est-à-dire au moins 4 épisodes par an. Mais ce n’est pas parce qu’elles sont courantes qu’il s’agit forcément d’une mycose vaginale.

Habituellement les mycoses vaginales donnent des démangeaisons et des brûlures au niveau de la vulve et/ou de l’entrée du vagin. Elles sont souvent accompagnées par des pertes blanches, grumeleuses et épaisses à l’intérieur du vagin, qui peuvent faire penser à du lait caillé. Contrairement aux vaginoses, elles ne sentent pas mauvais. Mais ces deux pathologies aiment bien s’alterner… d’où parfois l’impression ne pas être guérit après une mycose, bien que les symptômes de brûlures aient disparu.

On peut les confondre éventuellement avec des cystites (car brûlures aussi), du psoriasis vulvaire (car démangeaisons et brûlures), des allergies (toujours à cause des brûlures…) … Il est donc important de voir son médecin en cas de gène dans cette région du corps.

Astuce pour contrôler les mycoses vaginales

Vous pouvez aussi tester votre pH vaginal à la maison. Si vous souhaitez vérifier qu’il s’agit bien à nouveau d’une mycose et que vous ne souhaitez pas retourner faire un prélèvement au labo, vous pouvez vous procurer du papier pH en pharmacie. Si en comparant avec le nuancier, il ressort un pH très acide, c’est bien une mycose. A l’inverse si c’est plus alcalin, c’est plus probablement une vaginose. Le pH normal du vagin est compris entre 3,5 et 4,5 si vous êtes menstruée. Si vous êtes ménopausée, il sera légèrement au-dessus de 4,5.

Qui est le responsable ?

Les mycoses vaginales sont liées à la prolifération du Candida, un champignon microscopique, naturellement présent dans le vagin, en petite quantité. A l’intérieur du vagin, cohabite une multitude de micro-organismes (bactéries et autres réjouissances), qui composent le microbiote vaginal, appelé aussi la flore vaginale. Ce microbiote, lorsqu’il reste équilibré, protège la femme des infections. A l’inverse, lorsque l’équilibre est rompu, les autres bactéries ou champignons entre autres, prennent le dessus. Dans le cas des mycoses, il s’agit du Candida.

Quelle hygiène de vie adopter contre les mycoses vaginales ?

Si vous êtes déjà passée par la case mycose, on a dû vous expliquer qu’il fallait toujours s’essuyer d’avant en arrière. Mais aussi, de bien se sécher les parties génitales après une douche, avec une serviette propre. On va dire que c’est la base et c’est valable dans plein d’autres situations.

Il est important également de laisser le vagin « respirer ». Autrement dit, éviter les sous-vêtements synthétiques, les strings, les pantalons serrés, les protèges slips, les tampons, les serviettes hygiéniques et les cups menstruelles. Il ne faut pas non plus altérer davantage le microbiote en surlavant le vagin (pas de nettoyage à l’intérieur !). Ou encore, en utilisant des parfums vaginaux ou des produits antiseptiques quotidiennement.  Les poils, au niveau du pubis, sont une barrière naturelle contre les germes. L’épilation intégrale expose à plus de risques infectieux. Il est aussi pertinent d’utiliser des « savons sans savon » (les syndets), moins irritants que les savons classiques. Et également de s’hydrater la vulve (et non le vagin) après la douche, avec une crème adaptée (si possible sans parfum et sans perturbateurs endocriniens…).

Tout cela est à adopter aussi bien en prévention, qu’en période de crise.

Les hormones ont-elles un lien ?

Vous avez peut-être remarqué que vos mycoses arrivaient toujours plus ou moins à la même période du cycle ? Et bien ce n’est pas par hasard… Le microbiote vaginal dépend aussi des hormones et plus particulièrement des œstrogènes. Mais attention, il faut la bonne quantité d’œstrogènes pour que ça marche ! Si vous n’en avez pas assez, vous n’aurez pas suffisamment de lactobacilles. Et ils ne vous protègeront plus efficacement contre le Candida. Mais si vous avez trop d’œstrogènes, les lactobacilles créent alors un milieu trop acide. Et ceci favorise la prolifération du Candida. L’équilibre hormonal est donc très important ! C’est pour ça que les mycoses vaginales surviennent parfois lors des changements hormonaux comme la grossesse, la ménopause ou encore sous contraception hormonale.

Et le partenaire ?

Les mycoses vaginales ont tendance aussi à se manifester juste après un rapport sexuel. On peut alors se mettre à penser que c’est l’homme qui transmet le champignon… Mais non ! Les frottements, lors des rapports, font migrer plus facilement bactéries et champignons vers le vagin ou la vessie. A cela s’ajoute que le sperme alcalinise momentanément le vagin, déstabilisant alors le microbiote. Cela évolue parfois vers une vaginose, une mycose ou encore une cystite. Mais l’homme n’a pas besoin d’être traité car ce n’est pas lui qui transmet le germe…

Quelles solutions naturelles ?

Les solutions en local

Elles sont, à vrai dire, nombreuses, en particulier parmi les huiles essentielles. Il y a par exemple la menthe, le basilic, la lavande, l’huile d’arbre à thé, la sarriette d’hiver et l’origan qui ont été testé en parallèle avec les traitements classiques (clotrimazole, itraconazole et fluconazole) et qui semblent avoir donné de meilleurs résultats. D’après une autre étude, la citronnelle, le palmarosa et le géranium semblent eux aussi, démontrer une forte activité antifongique (et antibactérienne). Il existe de nombreuses autres huiles essentielles, non testées scientifiquement mais utilisées de manière traditionnelle et qui semblent être tout autant satisfaisantes. 

Pour calmer les démangeaisons, des ovules de calendula ou des cataplasmes d’argile par exemple (seulement à l’extérieur, sur la vulve, pour ce dernier) peuvent être appliqués la nuit.

Le traitement de fond

L’alimentation mérite aussi parfois d’être revue. Si elle est trop acidifiante1, elle favorisera davantage le développement des levures. En effet, elles préfèrent les milieux acides. Il en va de même si on consomme trop fréquemment des aliments ou boissons sucrées. Le sucre aussi permet la prolifération du Candida.

Comme expliqué précédemment, parfois il faut aussi veiller à l’équilibre hormonal pour des résultats durables.

Enfin, l’un des traitements les plus importants contre les mycoses vaginales, sont les probiotiques vaginaux. En rééquilibrant le microbiote vaginal, on limite le développement du Candida. Mais surtout, on évite de soigner une mycose pour mieux faire une vaginose. Ce traitement est aussi bien préventif que curatif. Il permet une guérison durable.

Conclusion

Les solutions naturelles seront pertinentes avant tout en prévention, pour les femmes qui font plusieurs épisodes mycosiques dans l’année. Les traitements naturels étant, souvent, plus doux, ils seront moins rapides pour éradiquer une infection vaginale à levure. Comme les démangeaisons peuvent être, dans certains cas, fortes, le traitement antifongique classique conviendra mieux si vous en faites de manière exceptionnelle. En revanche, pour éviter toute récidive, je vous encourage à prendre une cure de probiotiques vaginaux et à limiter l’alimentation trop acidifiante. Mais si cela ne suffit pas, je vous invite à prendre rdv afin de revoir plus en détails votre hygiène de vie et votre équilibre hormonal. Parfois, c’est aussi plus simple de se faire accompagner et que quelqu’un apporte un autre regard sur votre situation.

 

[1] c’est-à-dire une consommation de ces aliments en excès : aliments au goût acide + produits laitiers, viande, café, soda, thé noir, alcool, cigarette…

Pour rappel, le plagiat est illicite et des contrôles sont faits régulièrement sur ces articles afin que la propriété intellectuelle de l’auteure soit respectée. 

9 Comments

    • sarah mathieu

      Oui c’est une solution souvent proposée et l’ail a effectivement des propriétés antifongiques mais au niveau clinique, rien ne prouve une efficacité contre les mycoses vaginales. Il semble avoir même plus d’effets indésirables qu’autre chose donc plutôt à éviter en fin de compte. (Voir cette étude qui l’a évaluée: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24308540 ).

    • AnneCa

      Bonjour
      Un jour j’ai testé étant en crise extrême, sur le moment ça m’a bien soulagée, j’avais carrément mis la gousse d’ail piquer avec la fourchette et coincé dans une cordelette de coton pour la retirer. La crise c’est calmé mais je l’ai remise le jour suivant et là catastrophe, les parois du col de mon utérus étaient en sang et sensible. Surtout il faut faire très attention et ne pas en abuser.

    • sarah mathieu

      S’il y a une gaze, non je ne pense pas. Mais ça risque d’être compliquer à installer… Sinon il y a les poches de gel Yokool qui peuvent soulager en cas de mycose. Ca ne guérit pas vraiment mais ça soulage les symptômes et c’est plus pratique que l’argile.

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