Tu soupçonnes un manque de progestérone dans ton cycle ? Syndrome prémenstruel, phase lutéale trop courte, difficultés à concevoir… De nombreux signes existent. Mais rassure-toi : un faible taux de progestérone n’est pas une fatalité.
Dans cet article, nous allons voir ensemble :
- comment reconnaître les symptômes d’une carence en progestérone,
- quelles sont les causes possibles,
- quels tests faire,
- et surtout, comment remonter naturellement son taux de progestérone pour optimiser le cycle et la fertilité.
On décrypte tout ça ensemble !
Table des matières
Manque de progestérone : quelles sont les causes ?
La progestérone est une hormone délivrée par le corps jaune, après l’ovulation. Sa production dépend même de celle-ci : sans ovulation, pas de progestérone (ou très peu). Pendant la phase lutéale, les 10 à 16 jours qui suivent l’ovulation, nos ovaires en sécrètent en grande quantité. Mais si aucune grossesse ne démarre, son taux chute naturellement en fin de cycle.
Un manque de progestérone peut donc avoir deux grandes origines : une absence d’ovulation (dans ce cas-là, on ne fabrique aucune progestérone) ou une production insuffisante (inférieure à 10 jours).

1. L’absence d’ovulation (cycle anovulatoire)
Sans ovulation, il n’y a pas de sécrétion de progestérone. Dans ce cas, les « règles » sont plutôt des saignements intermenstruelles que de véritables règles. Cela arrive plus souvent qu’on ne le croit :
- en période de stress,
- lors d’un régime alimentaire strict ou d’une perte de poids rapide,
- avec une activité sportive intense,
- ou encore en cas de troubles hormonaux responsables de cycles longs et irréguliers.
2. Une phase lutéale trop courte
Parfois, l’ovulation a bien lieu mais la sécrétion de progestérone dure moins de 10 jours (ou 12 selon certains spécialistes). C’est ce qu’on appelle un déficit en progestérone ou encore une insuffisance lutéale. Les causes peuvent être variées :
- dérèglements hormonaux (hyperprolactinémie, hypothyroïdie, aménorrhée hypothalamique, excès de cortisol…),
- carences nutritionnelles, insuffisance pondérale, déséquilibre entre sport et alimentation,
- ovulation de mauvaise qualité (donc corps jaune moins performant),
- situations physiologiques passagères : adolescence, post-pilule, allaitement, préménopause.
Pourquoi la progestérone est si importante pour ta santé et ton cycle ?
Si tu ouvres un livre de biologie, tu verras qu’on attribue souvent à la progestérone que deux rôles : épaissir l’endomètre (pour l’accueil d’un embryon) et maintenir la grossesse. D’ailleurs, son nom le dit : Pro-gestérone = pour la gestation.
Mais réduire cette hormone uniquement à la fertilité est une erreur. ❌
La science a longtemps sous-estimé son importance, car elle n’est produite qu’après l’ovulation. Or, celle-ci n’est pas prédictible. Elle est compliquée à observer et tout cela rend l’étude de cette hormone plus difficile. La recherche est donc en retard sur le sujet.
Mais les travaux de la chercheuse canadienne Jerilynn Prior ont montré que la progestérone joue de nombreux rôles essentiels pour la santé. En effet, elle :
- régule la glande thyroïde,
- protège des risques des cancers hormonodépendants (sein, utérus…),
- participe à la fabrication des os,
- améliore la qualité du sommeil,
- réduit l’inflammation
- et elle a même un effet calmant sur le système nerveux, ce qui aide à limiter l’anxiété ou les changements d’humeur prémenstruels.
Autrement dit, une progestérone basse n’impacte pas seulement la fertilité, mais a aussi des conséquences sur ton énergie, ton humeur et ta santé globale.

Comment savoir si tu manques de progestérone ?
Ce n’est malheureusement pas toujours simple d’identifier un faible niveau de progestérone. Effectivement, certains signes peuvent passer inaperçus et/ou être confondus avec d’autres déséquilibres hormonaux.
Dans cette partie, nous allons donc voire ensemble :
- les symptômes concrets qui peuvent t’alerter,
- ainsi que les tests permettant de confirmer si tu présentes un trouble de la phase lutéale.
➤ Quels sont les signes d'un manque de progestérone ?
Une insuffisance en progestérone peut se manifester de différentes manières. Voici quelques signes typiques :
- Des cycles menstruels courts (moins de 26 jours). Ils sont parfois liés à une phase lutéale anormalement courte.
- Un syndrome prémenstruel, avec des symptômes comme l’anxiété, la déprime, les troubles du sommeil ou encore des difficultés à se concentrer et s’organiser.
- La présence d’un autre dérèglement hormonal associé : trouble de la thyroïde, hyperprolactinémie, aménorrhée hypothalamique.
Ces manifestations sont des indices possibles d’une carence progestative, mais elles ne suffisent pas à poser un diagnostic. Si tu te reconnais dans l’un de ces profils de cycle, il est important de confirmer par un test si tu présentes réellement un niveau faible de progestérone.
⚠️ NB : les spottings avant les règles, ne sont pas un signe d’un déficit en progestérone. Je sais que cette information circule beaucoup mais les spottings ont d’autres causes : IST, endométriose, fibrome, DIU… Or, ces situations ne sont pas systématiquement associées à des taux faibles de progestérone.
➤ Quels tests pour mesurer la progestérone ?
Le test proposé en médecine pour connaitre ses niveaux de progestérone se fait par prise de sang. Mais attention : on propose souvent de le faire au 21ᵉ jour du cycle… ce qui n’est pas adapté à toutes. Cela fonctionne seulement si l’ovulation a eu lieu pile au 14ᵉ jour, ce qui ne concerne qu’environ un quart des cycles.
Pour bien tester la progestérone dans le cycle menstruel, il faut cibler le moment où l’hormone atteint son pic, c’est-à-dire 5 à 8 jours après l’ovulation. C’est à ce stade que le dosage est le plus fiable.
Le défi, c’est de repérer l’ovulation au bon moment. Pour cela, tu peux t’appuyer sur :
- Les tests de LH : ils détectent le pic d’hormone lutéinisante, environ 24 à 36 h avant l’ovulation. Cela indique que la sécrétion de progestérone va démarrer peu après.
- La température basale : en la prenant le matin au réveil, tu constateras une légère hausse après l’ovulation. Ce plateau haut correspond à la phase lutéale. Une durée inférieure à 10 jours (et selon certains spécialistes 12) indique un taux faible en progestérone.
🔎 Comment interpréter ensuite l’analyse :
- Le pic de progestérone se situe entre 60 et 80 nmol/L.
- En dehors du pic, un taux de progestérone normal en phase lutéale devrait au minimum atteindre 25 nmol/L. (Et beaucoup plus bas pendant les règles ou en phase folliculaire).
En combinant le dosage sanguin de la progestérone à la courbe de température basale ou aux tests de LH, tu obtiens une vision beaucoup plus précise de ta phase lutéale. Tu peux ainsi détecter avec fiabilité un manque de progestérone, ce qui n’est pas forcément le cas avec une prise de sang systématique au 21ème jour du cycle.
Comment faire remonter son taux de progestérone ?
Si tes résultats ont confirmé un manque de progestérone, sois rassurée : il existe plusieurs solutions pour remonter le taux de progestérone.
➤ Les options médicales
Le traitement le plus courant repose sur la progestérone bio-identique, comme Utrogestan® ou ses génériques.
Ces médicaments s’obtiennent sur ordonnance, après un bilan hormonal complet.
Ils permettent de soutenir la phase lutéale en complétant l’activité hormonal du corps jaune.
Cependant, ils n’agissent pas sur la cause du déséquilibre et ne permettent pas de remonter durablement la progestérone. Ils soutiennent temporairement la phase lutéale mais ne la restaure pas.
➤ Les solutions naturelles pour augmenter la progestérone
Si tu souhaites augmenter naturellement la progestérone, plusieurs approches peuvent aider ton corps à y parvenir :
- avoir une bonne alimentation et hygiène de vie
- s’aider de la micronutrition
- et utiliser la phytothérapie.
1. Les règles de bon sens
Pour que ton cycle menstruel fonctionne correctement, ta santé globale doit être la plus optimale possible.
En effet, le cycle et la fertilité ne sont pas indispensables à ta survie : ils se maintiennent seulement si tes besoins vitaux — alimentation, sommeil, gestion du stress — sont comblés.
➡️ Voici quelques bases essentielles pour t’assurer de produire suffisamment de progestérone :
- Adopte une alimentation équilibrée et riche en bonnes graisses (avocat, œufs, huile extraite à froid, poissons gras…). Le cholestérol est le précurseur de la progestérone et des œstrogènes.
- Contrairement à certaines idées reçues, il n’existe pas d’aliments riches en progestérone. Cependant, tu peux privilégier ceux qui contiennent de la lutéine, un pigment essentiel à la santé du corps jaune : jaune d’œuf, maïs, brocoli, courge, roquette…
- Limite le tabac, l’alcool et l’excès de café qui nuisent à la production hormonale et à la qualité de la phase lutéale.
- Les règles d’hygiène de vie comptent aussi beaucoup : un sommeil réparateur, une activité physique douce et régulière, une bonne gestion du stress etc. C’est essentiel pour soutenir naturellement la phase lutéale.
2. Les micronutriments qui soutiennent la phase lutéale
Pour booster les sécrétions de progestérone, certains micronutriments sont primordiaux :
vitamine E, vitamine B6, magnésium et sélénium contribuent à la qualité du corps jaune et à sa production hormonale optimale.
D’autres, comme le zinc, la vitamine D, la vitamine B9 ou encore l’iode, semblent aussi jouer un rôle probable. Leur action sur la progestérone n’est pas encore démontrée de façon certaine. Cependant, il semble qu’ils pourraient soutenir la fonction ovarienne et favoriser une phase lutéale équilibrée.
3. Les plantes pour augmenter la progestérone
En phytothérapie, plusieurs plantes peuvent pallier au manque de progestérone :
- Gattilier (Vitex agnus-castus), connu pour soutenir la phase lutéale et stimuler la production naturelle de progestérone,
- Alchémille (Alchemilla vulgaris), pour renforcer le corps jaune,
- Bourgeon de pommier, souvent utilisé en gemmothérapie pour rééquilibrer le cycle féminin.
Ces traitements naturels peuvent être de véritables alliés pour soutenir la phase lutéale naturellement et rétablir une production hormonale harmonieuse.

Retrouver l’équilibre naturellement grâce à la symptothermie et la naturopathie
Si tu as un manque de progestérone, prendre une hormone de substitution ne suffit pas toujours… Une progestérone faible s’accompagne souvent d’une ovulation de mauvaise qualité. Si tu cherches à concevoir, c’est donc un peu comme mettre un pansement sur une jambe de bois.
C’est pourquoi il est très important de comprendre les raisons derrière une progestérone insuffisante.
Il existe un outil particulièrement utile pour t’aider à comprendre ton cycle en profondeur : la symptothermie. Elle te permet d’observer ton cycle au jour le jour, de repérer ton ovulation et d’évaluer la qualité de ta phase lutéale, notamment grâce à la prise de température basale. En notant tes observations du cycle, tu obtiens une véritable carte de lecture de ta fertilité, sur l’ensemble de ton cycle !
Si tu souhaites en plus restaurer son bon fonctionnement, la naturopathie t’aide à agir sur les causes d’un déséquilibre hormonal : alimentation, stress, sommeil, carences en micronutriments, etc. En combinant ces deux approches, tu soutiens ton corps naturellement, sans forcer, mais en lui redonnant les bonnes conditions pour sécréter la progestérone de façon optimale.
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