
Le sevrage de la pilule : bonne ou mauvaise idée ?
En quoi consiste le sevrage de la pilule ?
Le sevrage de la pilule est une “technique”, qui a commencé il y a une dizaine d’années, dans le milieu francophone, et qui consiste à arrêter progressivement la pilule contraceptive. Il y a 2 possibilités : soit on espace les jours de prise (un jour sur 2 puis sur 3…), soit on coupe le médicament pour réduire la dose journalière.
Bien entendu, la personne ne peut plus compter sur l’effet contraceptif quand elle commence le sevrage de la pilule.
Cette méthode n’est pas “officielle”, elle se transmet sur les réseaux, se partage entre copines… elle est très rarement soutenue par les gynécologues.
Pourquoi le pratiquer ?
Depuis qu’on a réalisé que les pilules minidosées avaient plus de risque d’accident thrombo-embolique que celle de 2ème génération, de très nombreuses personnes ont décidé d’arrêter leur contraception hormonale. Il y a d’autres raisons aussi bien sûr… La pilule comporte en plus de nombreux effets secondaires, c’est une charge mentale et financière supplémentaire pour les femmes etc.
Seulement, au moment de l’arrêt de ce médicament, certaines ont constaté d’autres effets indésirables… Les règles ne revenaient pas, une poussée d’acné, une perte de cheveux, une prise de poids etc. Ainsi, des utilisatrices ont pensé que leur corps était en “manque” de ces hormones synthétiques et c’est pour cela qu’elles vivaient tant d’effets indésirables au moment de l’arrêt. En pratiquant un sevrage de la pilule, cela permettrait au corps de mieux s’adapter et de reproduire correctement ses propres hormones. Mais, est-ce que c’est vrai ?
Le corps est-il en manque lors de l’arrêt de la pilule ?
La pilule est un perturbateur endocrinien donc il est tout à fait possible que le corps ait besoin d’un peu de temps pour retrouver sa vitesse de croisière… Même si certaines retrouvent quasi immédiatement un cycle menstruel fonctionnel à l’arrêt de ce médicament. La pilule, comme tout médicament, ne disparaît pas du jour au lendemain de l’organisme. Elle a une demi-vie. De mon point de vue, c’est plus le côté perturbateur endocrinien de la pilule qui pose problème, qu’un “manque”. Personne n’est en manque d’un perturbateur endocrinien… Si on voit les choses sous cet angle, il est difficile d’admettre que le sevrage de la pilule va faciliter l’organisme à retrouver un cycle menstruel harmonieux, une belle peau, une chevelure abondante…
Mais au-delà de ça, il existe tout simplement des pathologies du cycle qui provoquent tous ces symptômes ! Et qui sont masquées par la pilule. Le plus souvent, il s’agit d’un syndrome des ovaires polykystiques (concerne 10% des femmes). Il a pu passer inaperçu jusqu’alors car la pilule est souvent donnée très tôt à l’adolescence. Selon le nombre d’années de prise, on ne se souvient plus bien à quoi ressemblait ses cycles au naturel ou encore notre santé a évolué depuis. Lors de son arrêt, les symptômes refont surface…

Est-ce que le sevrage de la pilule est efficace ?
Aujourd’hui on ne peut malheureusement pas répondre avec certitude à cette question. Tout simplement parce qu’aucune étude n’a analysé de telles données. Mais, en se basant sur les différentes déclarations que l’on peut trouver sur les réseaux, on constate que les effets ne sont pas très clairs… Certaines témoignent un grand intérêt pour le sevrage de la pilule et d’autres sont plutôt déçues. Mais, en y regardant de plus près, celles qui sont pour, finalement ne font pas juste un sevrage de la pilule… Elles changent leur alimentation, prennent des compléments alimentaires ou des plantes qui réduisent les androgènes etc. Donc difficile d’être sûr que le sevrage de la pilule a véritablement contribué à cet arrêt sans effets indésirables.
Y a-t-il un risque de pratiquer le sevrage de la pilule ?
La pilule multiplie les risques par 4 à 5 de développer une thrombo-embolie veineuse, la formation d’un caillot qui peut boucher la circulation sanguine. Ceci a bien souvent des conséquences très graves lorsque ça se produit. Cependant, le risque s’atténue sur la durée de prise. Si vous prenez la pilule pendant des années, il y a moins de risque que si vous venez de la commencer ou si vous la stoppez régulièrement. Il n’est donc pas impossible que le sevrage de la pilule, plus particulièrement en espaçant les prises, puisse avoir des risques augmentés de thrombo-embolie.
Si vous voulez aller plus loin sur le sevrage de la pilule, j’ai aussi une vidéo sur le sujet.
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